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L’ERGOTHÉRAPIE EN MILIEU CARCÉRAL AFIN DE LUTTER
CONTRE LA PRIVATION OCCUPATIONNELLE,
UNE ÉVALUATION DES BESOINS DU MILIEU QUÉBÉCOIS
INTÉGRER LE MODÈLE FEAR-AVOIDANCE DANS L’APPROCHE DE LA DOULEUR DES ERGOTHÉRAPEUTES
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FÉLIX CÔTÉ-LECLERC, erg. [15-058]1; DANY FOUCAULT-PICHÉ, erg.
[15-049]¹; CLAUDINE GOULET, erg., M.SC. [98-058]¹
R
¹ : Université de Sherbrooke
ÉSUMÉ : Cette évaluation de besoins a étudié
la pertinence de l’ergothérapie en milieu carcéral provincial au Québec. Des entrevues
semi-structurées ont été réalisées auprès de huit
détenus et trois membres du personnel professionnel (conseillers en milieu carcéral) afin de connaître
leur perception des services offerts et de la réalité
quotidienne des détenus. Les questionnaires utilisés
lors des entrevues sont basés sur l’Occupational
Self-Assessment (OSA-Kielhofner, 2009) et l’Occupational Performance History Interview-II (Kielhofner,
2001; 2004). Les résultats ont été regroupés selon six
thèmes : privation occupationnelle, gestion de
l’ennui et capacité d’adaptation, routine et sommeil,
aptitudes sociales, motivation et travail. Les résultats
reflètent des difficultés dans toutes ces sphères. La
pertinence de l’ergothérapie comme intervention
complémentaire à celles proposées dans le milieu est
avancée. Des recommandations par rapport à
l’implantation sous forme de projet pilote ou de
partenariat et d’autres sphères d’intervention à
explorer sont discutées.
RECENSION DES ÉCRITS
En 2008, 9423 détenus incarcérés dans le système
carcéral provincial ont retrouvé leur liberté (Ministère de la Sécurité publique, 2015). Ce nombre de
libérations annuelles montre l’importance d’offrir
des services de réinsertion sociale¹ aux détenus.
Selon la Déclaration de Services au Citoyen (Ministère de la Sécurité Publique, 2016a), le Ministère de
la Sécurité publique doit offrir des plans d’intervention visant la réintégration sociale afin de diminuer le
taux de récidive. Est-il possible que l’ergothérapie
puisse appuyer cette mission ?
Les buts de l’ergothérapie sont de favoriser l’autonomie des personnes, de leur permettre d’avoir une
qualité de vie satisfaisante ainsi que de favoriser leur
maintien dans leur milieu de vie et leur intégration
dans la communauté (Ordre des Ergothérapeutes du
Québec, 2015). L’évaluation de la pertinence de
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l’ergothérapie en milieu carcéral devient intéressante puisque les opportunités occupationnelles
sont grandement limitées (DeVos, Hauser, Kitchen et
Ring, 2012), et parce que la réinsertion sociale des
détenus est visée à leur sortie.
Jusqu’à maintenant, plusieurs chercheurs ont
démontré la pertinence de l’ergothérapie dans le
processus de réinsertion sociale des détenus. Ces
études ont été menées en Nouvelle-Zélande (Whiteford, 1997), au Royaume-Uni (Fitzgarald, Ratcliffe et
Blythe, 2012; Langstone, Warwick et Lockley, 2011;
Lewis, 2011; Lovemore, 2011; Wale, 2011; Watkins,
2011), aux États-Unis (Eggers, Muñoz, Sciulli et Crist,
2006), ainsi qu’au Canada (DeVos, Hauser, Kitchen et
Ring, 2012). Dans ces études, les ergothérapeutes
intervenaient sur la privation ocupationnelle²
(Eggers, Muñoz, Sciulli et Crist, 2006; Whiteford
1997), la gestion de l’ennui (DeVos, Hauser, Kitchen
et Ring, 2012), la routine (Whiteford, 1997), les
aptitudes sociales (Hood, 1998; Watkins, 2011), les
capacités d’adaptation (Langstone, Warwick et Lockley, 2011; Lewis, 2011; Watkins, 2011) et le travail
(Eggers, Muñoz, Sciulli et Crist, 2006). La pertinence
et Totten, 2012). À notre connaissance, peu d’études
(Falardeau, Morin et Bellemare, 2014) se sont
intéressées aux besoins en ergothérapie dans les
établissements de détention provinciaux du Québec,
où cette profession est actuellement absente.
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¹ Ensemble des interventions ayant pour objectif qu’une
personne contrevenante vive de façon socialement acceptable, dans le respect des lois, et se traduisant par des activités et des programmes visant à soutenir son cheminement,
à mieux la connaître, à consolider une relation de confiance,
à mettre à contribution son réseau familial et social, et à lui
offrir le s services adaptés à ses besoins (Ministère de la
Sécurité publique, 2014).
² La privation occupationnelle est un état dans lequel une
personne ou un groupe ne peut pas réaliser ce qui est nécessaire et significatif dans sa vie en raison de restrictions
externes (Whiteford, 2000).
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