Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 95

Nathalie Nyst : - - J’espère que vous n’allez pas être déçus de ce dont je vais vous parler parce que j’avais de grandes ambitions et puis, évidemment, au fur et à mesure de mes recherches, elles se sont réduites et, comme vous l’ont dit hier les avocats et les Maîtres Saint-Ghislain, au niveau de la législation chez nous, il n’y a rien ou presque sur les restes humains dans les musées. L’importation, l’exportation, le transfert (-il-) licite, puisque cela concerne également les restes humains, la protection des biens culturels et la restitution, je n’en parlerai pas. J’évoquerai peut-être un cas très célèbre déjà mentionné hier, mais qui n’a rien à voir avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, mais on s’arrêtera là. J’ai été très heureuse hier de pouvoir acquérir ici même l’ouvrage auquel j’avais décidé de faire référence quant aux cinq types généraux de restes humains susceptibles d’être conservés dans des collections muséales, celui d’Arnaud Esquerre, Les os, les cendres et l’Etat. Ces cinq types sont : les restes issus de fouilles archéologiques, les collections médicales, les collections anthropologiques, les reliques, et, enfin, l’art contemporain. Ces types de restes humains ont aussi des propriétés qui sont définies notamment par Laurent Berger. Il peut s’agir de la présence matérielle d’une personne existante, un artefact fonctionnel ou une chose naturelle ; il peut être question d’une pièce très, très ancienne ou relativement jeune. Les défunts sont parfois identifiables, comme dans le cas que j’évoquais, celui de Saartje Bartman. Il existe diverses conditions d’acquisition pour ce type de restes humains présents dans les collections, notamment les pillages et les fouilles. Et leur statut varie, comme pour chaque objet muséifié. En fait, les restes humains changent de statut également au cours du temps et de leurs usages. En Fédération Wallonie-Bruxelles, pour ceux qui l’ignorent, il faut différencier musées et institutions muséales. L’institution muséale ne doit remplir que deux des quatre fonctions d’un musée. Je rappelle que les quatre fonctions d’un musée sont : l’acquisition, la conservation, l’étude et la valorisation. J’ai aussi mené une rapide petite étude des types de collections conservées dans les institutions subventionnées et, à mon grand étonnement, moi qui ai toujours tendance à dire que les collections artistiques ne sont pas dominantes, j’ai dû constater qu’elles apparaissent quand même en deuxième place, après les musées qui sont pluridisciplinaires et qui mêlent art, histoire et archéologie, principalement. Dans ces collections, lesquelles sont susceptibles d’abriter des restes humains ? Quasiment toutes, sauf celles de sciences et techniques, a priori. Les cinq types de restes humains que j’ai énoncés plus tôt sont susceptibles de s’y trouver. Six jours avant d’adopter le décret sur la reconnaissance et le subventionnement des musées et des autres institutions muséales (17/07/2002), le Gouvernement de la Communauté française a adopté le décret relatif aux biens culturels mobiliers (11/07/2002), qui définit notamment les biens culturels mobiliers susceptibles de classement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Revenons donc sur la définition des biens culturels dans le cadre de ce décret. Parmi ceux-ci se trouvent bien entendu les objets archéologiques qui doivent avoir plus de cent ans, mais peuvent provenir d’un peu partout. Ensuite sont énumérés tableaux, peintures et de