Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 19

Voilà le capucin dont il a été question dans le rapport d’autopsie du docteur Dufrane, le capucin Koch Constantin. Ces traces nous mènent à Sursee à 10 km dans un cloître capucin. En premier lieu on a visité le cimetière pour voir si on pouvait le retrouver. En vain. On va voir l’église. Le conservateur de ce couvent qui est devenu un musée montre la crypte où tous les corps se trouvent, c’est là que tous les anciens reposent, donc Constantin Koch. Le conservateur du musée nous montre la bibliothèque, les archives, et un livre : Catalogus Patrum et Fratrum.dans ce livre nous retrouvons Koch Constantinus, l’oncle Constantin ! Il vient de Lucerne, de Ruswil, né le 18 avril 1806 et professe ses vœux le 9 octobre 1831. C’était la piste qu’on cherchait Beaucoup de littérature l’accompagne parce qu’il était un « gardiani », poste très important dans la région. Tout se trouve à Lucerne, dans la bibliothèque et dans les archives du canton. On quitte ce lieu pour une petite chapelle. Il faut rentrer. Dans beaucoup de chapelles, on trouve des danses macabres, caractéristiques de la région : des peintures avec des tas de morts. La mort confrontée à tous les stades de vie, du pape jusqu’au mendiant, jusqu’au fermier, toujours avec un petit texte rempli d’ironie. C’est formidable. Par exemple : « malgré la peur, j’arrive à tenir le coup avec mon bétail. Je crains la mort, parce que je ne sais pas ce qu’elle va me réserver comme auberge après ma vie ». Ce sont toujours un mélange de doute mais aussi d’ironie dans une relation qui est, je dirais, presque familière. Jean-Pierre Denefve : Francis, tu disais, on en parlait hier en regardant la photo : c’est un mort qui vient aider un membre de sa famille à terminer le travail à la ferme. Et ce qui est curieux, c’est que ces morts par rapport aux vivants ont à peu près les mêmes dimensions que notre Julius Koch, des géants. Et ce sont des danses macabres qui sont extrêmement présentes encore en Suisse centrale. Ce mort vient aider le fermier pour la dernière fois : le fermier et va sans doute attendre que le travail soit fini pour l’emporter. Francis Feidler : On fait aussi un petit tour dans une autre petite ville : Stans, près du lac des Quatre Cantons, Son ossuaire à côté de l’église Saint - Pierre et Saint - Paul. On y voit au cœur de l’église un des fameux squelettes décorés de bijoux et d’armures provenant des catacombes romaines desquelles on les a exhumés pour remplacer après l’iconoclasme de la Réformation au seizième et au dix-septième siècle, les reliques, détruites, des saints dans les églises catholiques, en faisant croire au peuple qu’on avait découvert d’une façon miraculeuse les vrais squelettes des saints martyrs. On a toujours un peu trompé les gens. C’est une mascarade et ce n’est pas étonnant qu’on ait un carnaval en Suisse où on se masque en mort. Et on a besoin de ça. Par hasard, à l’hôtel, la patronne et son fils se révèlent être aussi des Koch. Mais, alors, on demandait : « vous êtes Koch parce que vous faites la cuisine ? ». « Ah non, Koch veut aussi dire cuisinier mais on est aussi des Koch ». « Mais d’où est-ce que vous venez ? ». « On vient de Sopperstiq, là où vous avez découvert votre géant et où était la maison natale de votre capucin. Le fils, très grand, avoue qu’il faisait partie de la garde suisse au Vatican. Ah, ça alors ? « Toi au Vatican ? ». Eh oui, le frère d’Erika Koch est le cardinal de Lucerne, à la curie, au Vatican mais il est né ici dans cette région. 19