Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 18

Sur le côté, une main brandit un Christ. Par là je vois une forme d’ironie, d’humour vis-à-vis de la religion, mais aussi et surtout vis-à-vis de la mort. La mort, pour les suisses n’est pas quelque chose qui fait peur. Le mort est un membre de la famille qui est en relation avec eux. S’ils parlent de la mort, en général c’est un des leurs qui a quelque chose à dire. Au pied de la chaire, des cornes de cerf et une peau de renard. Voilà qui reste mystérieux. Si on n’est pas introduit, on ne sait comprendre. Mais comme image c’est étonnant. Jean-Pierre Denefve : Nous sommes allés vers ce décor de chasse, vers la période de Noël, je pense. Mais c’est un décor qui n’a pas de rapport direct avec Saint Maurice le saint patron de Ruswil. Saint Maurice c’est le maure, le Saint noir. Il est représenté comme un africain. C’est l’époque où, pour aller à Jérusalem, il faut passer non plus par Constantinople qui, je pense, est devenu ottoman, il faut contourner par l’ouest, et donc il faut s’aligner sur les rois « nègres ». Sur les rois africains. Saint Maur est celui qui lave le péché par la couleur de sa peau, il noircit par son sac d’épices, il noircit le sol et ça va devenir d’ailleurs assez curieusement le saint patron des teinturiers. Parce que le fait qu’il noircisse le sol, c’est aussi le saint patron des pestiférés. Vous retrouvez l’appellation de ces pestiférés à l’extérieur des villes, jetés sur les remparts, par exemple, à Saint-Maur-des-Fossés, en France. Et donc, il n’y a pas de rapport entre les attributs de Saint Maur, Saint Maurice et ce dispositif qui doit être lié à la chasse. Mais on n’a pas été plus loin dans ces investigations-là. Francis Feidler : En Suisse tous les cimetières sont autour de l’église. Je crois que la Suisse n’a pas subi les les lois du Viennois Joseph II qui a déplacé les cimetières loin de l’église. A la recherche de la famille de Julius Koch, nous relevons les noms apparentés sur base de documents préparatoires fournis par Monsieur Wandeler. Werner Wandeler a rédigé la généalogie de Julius Koch, travail technique où résident encore quelques incertitudes mais on sait que le socle de notre géant se trouve, là, dans cette région, et spécialement à Ruswil. Werner Wandeler, est venu à Mons il y a quelques mois avec sa femme. Plusieurs tombes portent le nom de Koch avec mention des professions, c’est assez typique en Suisse. On cite souvent la profession des gens dont on a un grand respect comme les métiers d’art qui étaient très importants. Sur une tombe, pour la première fois, on découvre le mot « Sopperstiq ». C’est un lieudit, un peu en dehors de Ruswil : quelques maisons où aujourd’hui encore vivent plusieurs membres de la même famille. En 1880 pour survivre, il faillait se regrouper . Voilà la tombe des Kunz Fisher, ancêtres de Julius qui ont acheté la ferme au cœur de relations familiales avec les Koch. Une vieille maison, elle date du 18 eme siècle. La ferme est très belle, on y fait de l’élevage pour des chevaux de jumping à un niveau international. Trois frères y habitent ensemble. Par une photo aérienne vous voyez un petit peu l’importance relative du vieux et du nouveau. Dans la vieille ferme où nous avons été invités par monsieur Kunz avec des gens de sa famille les Kunz et les Bucher – Koch, nous découvrons des photos de 1874. Nous étions sur la bonne piste. Werner Wandeler nous dit que son grand-père était Koch. 18