Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 128

Concernant la dépouille de Julius, s’il y a eu profanation, c’était en 1902. Faut-il alors encore aujourd’hui devoir endosser cette atteinte au respect de l’individu ? Peut-on parler d’outrage à la dignité lorsqu’on a affaire à des restes humains de plus d’un siècle (question qui démontre qu’on en fait souvent plus pour les morts que pour les vivants) ? Ne vaut-il pas mieux uniquement de se contenter de considérer comme « digne » le fait de se rappeler qu’il y a d’abord un sujet – Julius – qui se cache derrière cette curiosité – Constantin – ? Dans ce but, ne faudrait-il lui offrir un cadre un peu moins « voyeuriste » qu’une simple vitrine ? A partir du squelette de Julius, comment aborder la différence, la singularité, la condition inhumaine de ce type d’individus et, surtout, comment leur redonner leur réelle identité ? Des reliques Quelle position un conservateur de reliques prendrait-il face à la demande de prêt pour une exposition ? Quelle attitude avoir si un ministre impose des conditions particulières à la sortie de reliques ? Que peut-on considérer d’original dans le nombre incalculable de reliques ? Procéder à l’identification par analyses C14 et d’ADN devrait-il être une démarche généralisée ? De la sépulture Le fait d’offrir une sépulture à Julius n’est-il pas du ressort de la culpabilité et à une démocratie exagérée ? Faudrait-il revoir les dimensions standardisées des cercueils, afin de ne plus devoir procéder aux réductions du corps des défunts lorsque la famille ne peut payer un support sur mesures ? De la mort dans l’art contemporain La mort est-elle devenue trop présente dans l’art actuel ? Les sujets qui lui sont liés gardent-ils toujours un sens ? La mort est-elle devenue un objet de merchandising ? L’artiste, par son statut particulier, a-t-il le droit de tout faire, comme intégrer à son œuvre la souffrance physique, voire l’intégrité physique (ex : Delvoye) ? Le public a-t-il assez d’esprit critique et parvient-il toujours à garder assez de distance face à des images parfois très (trop ?) violentes ? De la décapitation 128