Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 118
Je pense qu’on peut tous convenir que, voir un squelette, c’est quand même infiniment plus
supportable que de voir un corps en putréfaction.
Cette idée-là renvoie à nouveau à des processus psychologiques extrêmement archaïques
qu’on retrouve notamment dans les angoisses psychotiques : angoisses de néantisation, de
morcellement, de dissolution du corps qu’on retrouve chez les psychotiques, mais peut-être
à l’état, je dirais, latent chez à peu près tout le monde.
Intervenant :
Mon interpellation était de savoir : à partir de quel moment dans l’histoire est-on passé au
cercueil ?
Puisqu’au départ on est dans le linceul puis du linceul à la terre
Jacky Legge :
Sous l’Edit de Joseph II, les cercueils sont interdits.
On est obligé d’enterrer le corps dans le linceul afin de favoriser la décomposition la plus
rapide possible. Il n’y a aucun signe distinctif qui peut être mis sur la tombe. Donc on est
dans une forme d’anonymat.
Intervenant :
Mais c’est encore le mode chez les musulmans…
On a beaucoup parlé de cadavres, je voudrais en revenir à un géant vivant avant qu’il
n’atterrisse sur la table de dissection du professeur Louryan, le géant Atlas, à Bonsecours.
C’était dans les années 60. Nous allions le voir. Il était gérant d’un café près de la Basilique
La question est : combien y a-t-il encore de géants vivants ?
Donc, est-ce que l’acromégalie est une maladie courante ?
Intervenant :
Avec la médication en pays surmédicalisé si on développe un adénome d’hormones de
croissance, efficacement traité, soit par un traitement médical, soit par un traitement
chirurgical d’exérèse de l’adénome, il s’estompe.
En fouillant dans ma mémoire informatique pour montrer des cas exemplatifs, je n’ai trouvé
que des cas qui morphologiquement attirent peu l’attention parce qu’on les a traités à temps.
Maintenant, je pense que la prévalence de ce genre de cas s’opère surtout dans des pays
où la médicalisation est peu importante. On en voit parfois apparaître dans des pays du
Caucase, en Russie, dans les steppes, en Afrique aussi, dans les pays où bien sûr ils n’ont
pas les moyens malheureusement de la diagnostiquer et de la traiter.
J’ajouterais peut-être aussi que dans les mentalités collectives de ces pays, ces
personnages représentent peut-être des symboles de puissance, enfin tout ce que vous
pouvez imaginer, et que à la limite, ils n’ont pas envie finalement de se faire traiter. Dans nos
régions, la fréquence n’a pas changé. La seule chose c’est qu’on les dépiste facilement et on
les traite avant d’en arriver là !
Jean-Pierre Denefve:
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