Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 116

Intervenant : Est-ce une question typique ? Jean-Pierre Denefve : Les enfants se posent pas mal de questions. Rappelez-vous la fameuse question qui a posé tant de problèmes : « qu’est-ce qu’il fout là ? Pourquoi est-ce qu’on ne l’enterre pas Julius Koch ? ». C’est un enfant qui l’a posée. Il n’a d’ailleurs pas dit « Julius Koch », il a dit : « pourquoi est- ce qu’on n’enterre pas ce truc ? » Intervenant : Cette question-là, je la trouve encore plus simple et mieux posée que celle de : « est-ce que c’est son cercueil ? ». Javeau : Je pense que le problème intime c’est la transparence de l’objet dans lequel il se trouve. Si l’objet avait été fermé et qu’on avait ouvert le couvercle, la question ne se serait pas posée. On aurait dit : « tiens, il est dans son cercueil ». On montre le cercueil fermé. Ici, le problème se pose parce qu’il est à la vue de tout le monde. Jacky Legge : Et qu’il a la forme d’une vitrine ! Bertrand Pasture : Pour l’anecdote, l’ancien conservateur, lui, tous les jours au soir recouvrait la vitrine du géant Constantin par une série de plaques de bois … Intervenant : Il le cachait ? Intervenant : Pour qu’il puisse dormir en paix. Ça c’est fabuleux. Le cercueil à l’origine, c’est pour qu’on ne puisse pas atteindre à l’intégrité du corps qui se décompose ou qui se décompose « sous generis » donc une boite transparente pourrait parfaitement faire l’affaire. Par contre, quand on veut, comme le professeur Javeau l’a bien signalé, cacher le mort alors il faut une boite opaque. Mais une boite qui n’est pas opaque protège déjà de l’extérieur. Alors, quand on ouvre la boite, on a l’impression d’être dans un autre rapport. Quand on ouvre la boite de Julius, quand il suffirait de tendre la main pour toucher l’os, on sait que quelque chose a changé. Il suffit d’ouvrir… 116