Colloque Julius Koma COLLOQUE corrigé le 4 juin 2017 | Page 115

Les noyés sont des suicidés, donc des gens réprouvés. Mais, ils n’étaient pas tous suicidés, je suppose, il y en a qui s’étaient noyés stupidement parce qu’ils avaient bu un petit coup de trop sans doute ! Mais il y avait cette visite anodine ! Jacky Legge: Une dernière anecdote dans la gestion des cimetières. Au cimetière d’Allain, un hameau de Tournai, on avait inhumé une personne. Le curé apprend que c’est un suicidé. Il demande à ce qu’on retire le corps. L’autorité communale dit : « Non ! Vous êtes obligé de maintenir le corps ». Qu’est-ce qu’il a fait ? Il a entouré sa tombe de massifs d’épineux pour dire : « là c’est le Paradis, ici c’est l’Enfer » ! Jean-Pierre Denefve : Par rapport à la notion de dignité, les corps comme celui de Julius Koch, étaient des corps non réclamés par la famille. C’était des corps de condamnés à mort, ou de militaires. On voit ça « comme une tristesse », pour reprendre le mot de monsieur Wandeler, mais à la fin du XIXème siècle, ces corps on estimait leur donner une chance en les exposant ! Avant leur mort, on les imaginait « bon à rien », et les exposer dans une classe d’école, c’était leur donner la chance de servir à quelque chose à laquelle ils n’avaient jamais pensé. Une autre dimension curieuse, pour revenir à la sexualité, c’est que tous les squelettes qui se trouvaient dans les classes, qui ont été enlevés pour les remplacer par des artefacts en résine qui présentent toutes les garanties, pour le secondaire, de l’exactitude anatomique, jamais on ne posait la question de savoir si c’était une femme ! C’était toujours « Oscar ». J’en ai eu un à la maison. De l’époque où on a déplacé ces squelettes, obligés d’en assurer la traçabilité. Le mien est identifié. Il vient du « Théâtre de l’Ancre » à Charleroi. C’est un squelette qui lui a été donné par une école. Je l’ai fait tracer puis, je l’ai amené chez mon ami médecin qui me dit : cette jeune fille de + ou - 22 ans, est d’origine asiatique. Oscar devenait Amandine. Un basculement que je trouve ... « Terrible ». J’ai l’impression quand j’en parle que ce sont des questions qui ont l’air d’émerger seulement aujourd’hui Question d’étudiant : « Est-ce que la boite vitrée dans laquelle se trouve Julius Koch, est son cercueil ? » Jean-Pierre Denefve : Moi je ne suis pas compétent pour répondre à ça. Intervenant : Ce n’est quand même pas un menuisier qui doit répondre ? Jean-Pierre Denefve : Est-ce que c’est un menuisier qui doit répondre ? Et qu’est-ce qu’un cercueil ? 115