Bâtir sur l´innovation – Histoires de Construction de Défense | Page 86
Projet : NAADM et le NWS
Évalué à 1,5 milliard de dollars et destiné à protéger
l’Amérique du Nord contre les missiles de croisière
longue portée à vol rasant, le projet NAADM prévoyait
la construction au Canada de 11 stations de radar à
longue portée habitées et de 36 stations de radar à
courte portée automatisées et inhabitées. Des radars
transhorizon à réflexion troposphérique devaient être
installés en vue d’assurer la surveillance à longue
portée des littoraux est et ouest. En outre, des emplace-
ments d’opérations avancés (FOL) pour les aéronefs
du NORAD devaient être construits dans le Grand
Nord, afin de permettre aux aéronefs d’intercepter plus
efficacement et plus aisément les contacts radar non
identifiés. Des aéronefs dotés d’un système aéroporté
d’alerte et de contrôle (AWACS) aideraient à coordonner
ces opérations.
Le premier marché d’envergure a été attribué au cours
de l’année 1985-1986, et la construction a débuté
pour de bon au cours de l’exercice suivant, à la suite
de l’attribution de marchés totalisant 98 millions de
dollars pour l’aménagement de trois stations de radar
à longue portée : à Cartwright et à Saglek sur la côte
du Labrador, et à Brevoort Island dans la région est
de l’Arctique. Des terminaux terriens de satellite ont
également été construits sur des sites du réseau DEW,
qui étaient en voie d’être convertis pour l’usage par le
NWS, et à la BFC North Bay. Le rapport annuel de cette
année-là résumait le projet de la façon suivante :
« L’ensemble de ce programme a constitué un défi :
depuis l’automne 1985, la conception, l’attribution des
marchés, la mobilisation, l’aménagement des baraque-
ments de chantier et le démarrage des travaux de
construction ont été réalisés avec succès. Malgré les
échéanciers serrés et les courtes saisons de construction,
tous les intervenants, du propriétaire aux entrepreneurs,
ont su relever le défi. Ce programme, qui se poursuivra
pendant plusieurs années, se caractérise par un
environnement hostile, un isolement extrême et de très
courtes périodes de construction; il faut donc respecter
une planification méticuleuse et maintenir un rythme
de travail intensif pendant la période de construction. »
En 1985, des représentants du bureau de gestion du
projet NAADM et du ministère des Affaires indiennes et
du Nord canadien ont visité des communautés du Nord
afin de fournir des renseignements sur le projet. Les
représentants du gouvernement ont également abordé
le rôle des entreprises et des résidents du Nord dans la
construction et les opérations liées au projet, un sujet
qui suscitait des divergences importantes. L’incidence
environnementale du projet constituait également une La tempête du siècle
préoccupation, fait nouveau par rapport aux projets
Labrador, milieu des années 1980 —
nordiques antérieurs, et laissait prévoir la participation George Moennich
de CDC dans l’assainissement du réseau d’alerte
Un entrepreneur devait effectuer des travaux dans la
avancé et dans d’autres projets d’assainissement de
région du Labrador. Cette année-là, il y a eu ce qu’on
l’environnement.
appelle une tempête du siècle, et l’entrepreneur n’a pas
pu extirper son matériel du sol avant le milieu de l’été.
Or dans cette région, la période propice aux travaux ne
dure que deux ou trois mois. Cet événement tout à fait
inusité a eu de lourdes conséquences financières.
Selon les règles, c’était le problème de l’entrepreneur.
Toutefois, dans des circonstances aussi extraordinaires,
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