Bâtir sur l´innovation – Histoires de Construction de Défense | Page 58

La Base de l’ARC de Zweibrucken, en Allemagne, vue des airs en février 1955, était l’une des quelques installations construites pour la 1 re Division aérienne du Canada en Europe dans les années 1950. Après le déménagement du bureau de CDL, une suc- cursale locale de l’organisme allemand de conception a affecté une équipe à l’aérodrome de Lahr. C’est alors que CDL a repris les rênes de la construction de la Brigade d’armée canadienne en Europe, ce qui lui a donné de nouvelles responsabilités à assumer. Harald Emmerich raconte la situation vécue à l’aérodrome de Lahr : Les bâtiments de l’aérodrome étaient dans un état lamentable. Aucune cuisine ou salle de bain n’était en état de servir. Tous les bâtiments et toutes les pistes et voies de circulation étaient à refaire à neuf. Le comble, c’est que la société de construction allemande, à qui incombait la réalisation des travaux de construction conformément à l’article 49 de la SOFA, n’avait aucune expérience de collaboration avec des ingénieurs canadiens. Le contingent d’ingénieurs canadiens de Metz, lui, n’avait aucune expérience de collaboration avec les Allemands. Les systèmes canadien et allemand de réalisation de travaux de construction étaient très différents, et il n’existait pas de directives à ce sujet. Le manque d’entrepreneurs qualifiés a aussi gêné la progression des travaux. Puisque la société de construction allemande était débordée par le travail 48 supplémentaire exigé par le Canada, CDL a commencé à donner des travaux de réparation et d’entretien à contrat direct. Il explique aussi les différences entre les façons de faire canadienne et allemande : Au Canada, CDL engage des experts-conseils pour la conception et donne ensuite la réalisation des travaux à contrat à un entrepreneur général, alors qu’en Allemagne, la société publique de construction s’occupe de la conception et de l’administration des marchés en passant des marchés avec différents entrepreneurs spécialisés. Ceux-ci réalisent le travail d’après des spécifications très détaillées comportant des p rix unitaires qui s’appliquent à chaque type de travail différent. Ainsi, chaque composante des travaux doit être décrite de façon exacte dans les spécifications et, une fois les travaux terminés, doit être mesurée avec précision aux fins de rémunération. Par ailleurs, comme le décrit George Moennich, la méthode de construction même était différente : Nous étions habitués à construire en bois; là-bas, tout était fait en maçonnerie. Ils construisaient des bâti- Bâtir sur l’innovation Construction de Défense Canada