Bâtir sur l´innovation – Histoires de Construction de Défense | Page 52
Joe Bland, lui, y voyait des résultats positifs :
Le passage de CDL sous la responsabilité du ministre
de la Défense nationale et l’unification des Forces
canadiennes n’ont pas nui à la vitalité de la Société.
En fait, ces changements ont probablement permis de
préciser encore plus les rôles respectifs de CDL et de son
client, le MDN. Le concept et la formule de partenariat
ont à coup sûr contribué à une coopération accrue.
En mars 1967, les changements résultant de
l’unification du MDN ont poussé le Conseil du Trésor à
lui demander d’évaluer la pertinence de CDL. D’une
part, son examen lui a permis de conclure que l’on
atteignait les objectifs fixés dans le PE de 1965 et que,
sauf quelques exceptions mineures, CDL exécutait ses
fonctions de façon efficace et rentable. D’autre part, et
c’est là le point le plus important, le groupe d’étude a
conclu que « compte tenu de son fonctionnement
efficace et rentable et de sa charge de travail annuelle
estimée, Construction de Défense (1951) Limitée doit
conserver son statut de société d’État relevant du
ministre de la Défense nationale. »
Pendant ce temps, au siège social…
Au cours des années 1960, le nombre de projets de
construction de défense a diminué, tout comme la
nécessité pour CDL de conserver de nombreux
employés. Cette tendance s’était amorcée vers la fin des
années 1950, ce à quoi CDL a réagi en réduisant son
effectif à environ 170 personnes, et s’est poursuivie au
cours des années 1960. Dans l’optique de maintenir
le plus d’employés possible en poste et d’en utiliser au
maximum le potentiel, CDL a commencé à chercher
d’autres moyens d’utiliser, donc de conserver, ses
ressources humaines.
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Joe Bland décrit ainsi le concept :
Tout en continuant à gérer les besoins du MDN, CDL a
entrepris d’offrir ses services aux autres et à prêter
certains de ses employés à d’autres ministères ou au
secteur privé. C’est ainsi que nous nous sommes faits
de nouveaux clients, dont la Compagnie canadienne de
l’Exposition universelle de 1967 (Expo 67), dirigée par
Bob Shaw et le Colonel Ed Churchill, qui étaient de
vieilles connaissances, et [plus tard, dans les années
1970] l’Agence canadienne de développement
International (ACDI), en particulier dans les Caraïbes,
pour ne nommer que les plus gros. En passant, les
projets réalisés dans les Caraïbes étaient loin d’être des
vacances, contrairement à ce que pensaient certains.
Ce qui est intéressant, c’est de voir que ce programme
de « vente » a conduit à l’adaptation des systèmes
d’administration de la construction de CDL et à leur
application à de nombreux secteurs un peu partout au
sein du gouvernement.
La souplesse de la société d’État a été exploitée à sa
pleine capacité. Un noyau d’employés permanents et
d’autres, nommés pour une période déterminée,
répondaient à la charge de travail, et tous les employés
étaient assujettis à la politique de préavis de 30 jours
pour une cessation d’emploi. Malgré tout, de nombreux
employés ont continué à travailler pour la Société d’une
année à l’autre, au gré des mutations, des détache-
ments et des projets spéciaux. Certains employés
quittaient l’entreprise pendant quelques années, puis
revenaient plus tard reprendre du service, armés d’une
vigueur renouvelée. Le sens de la justice de Joe Bland
avait imprégné les employés. Enfin, il est vrai que CDL
a souvent été très exigeante envers ses employés, mais
les avantages sociaux ont toujours été comparables à
ceux de la fonction publique et parfois, ils étaient même
supérieurs. Par exemple, CDL a été l’un des premiers
organismes gouvernementaux à offrir un régime
d’assurance soins dentaires.
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