Bâtir sur l´innovation – Histoires de Construction de Défense | Page 40
Une surprenante balade en taxi
Montréal-Ottawa 1960 — Ed Bastedo
Une fois, la météo était tellement mauvaise que j’ai dû
faire le voyage Montréal-Ottawa en taxi. Je me suis donc
retrouvé avec d’autres hommes, tous bien habillés, qui
parlaient français avec un peu d’anglais. Je comprenais
assez le français pour savoir qu’il s’agissait de députés.
L’homme assis à côté de moi, qui parlait anglais, a fini
par m’inclure dans la conversation. Il m’a demandé
d’où je venais et où je travaillais. Il m’a longuement
interrogé sur CDL, son fonctionnement et sur les raisons
pour lesquelles j’étais si passionné par mon travail. Je
lui ai tout dit, y compris les caractéristiques qui faisaient
de CDL une société d’État bien gérée qui réalisait des
économies. Puis, un autre des députés s’est adressé à
moi et m’a demandé si je connaissais mon ministre. (Il
m’a fallu quelques instants pour me rendre compte qu’il
ne parlait pas du ministre du culte de mon église.)
J’ai répondu que non.
Alors il a dit : « Permettez-moi de vous présenter
M. O’Hurley, ministre de la Production de la défense,
votre grand patron. »
Imaginez un peu ma surprise…
Ed Bastedo a commencé à travailler pour CDL au camp
Gagetown en 1955. Il a ensuite été gestionnaire régional
de la région de l’Atlantique de 1961 jusqu’à la retraite,
en 1984.
Volet européen
En 1956, la Société de construction allemande (aussi
connue sous le nom de Sonderbauamt) a entrepris de
réaliser des travaux de construction sur les bases
canadiennes en Allemagne, en travaillant de concert
avec des ingénieurs français. Ces travaux donnaient lieu
à une bureaucratie qui alourdissait même les situations
les plus simples. Par exemple, si la section Génie du
commandement (GC) de l’aérodrome de Zweibrucken
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voulait demander à la société de construction alle-
mande du même aérodrome de faire des travaux, il
fallait qu’elle obtienne l’approbation du quartier général
du chef du GC à Metz, qui, lui, devait transmettre la
demande à CDL Paris. CDL Paris devait ensuite
communiquer sa décision au représentant fédéral
allemand à Frankfort, qui devait transmettre son
approbation à l’Oberfinanzdirektion à Koblenz, qui
dirigeait alors la société de construction allemande à
Landau. Cette société ordonnait ensuite à celle de
Zweibrucken d’entreprendre les travaux.
On a donc confié à CDL la coordination et la surveillance
des échanges entre tous ces bureaux et délégué tous
les travaux de conception, d’approbation des plans et
des devis, du contrôle des chantiers, de l’attestation des
factures et de l’acceptation des travaux au bureau local
de l’officier du génie construction de la base.
Malgré ces complications, les dépenses engagées
dans les bases en Europe avaient atteint la barre des
21 millions de dollars en 1961, année au cours de
laquelle la République fédérale d’Allemagne a signé,
de concert avec les états d’origine de l’OTAN, la
Convention sur le statut des forces, qui marquait l’entrée
en vigueur d’une entente administrative globale.
Au début de 1962, la quantité de travaux de construction
sur les bases françaises et allemandes avait diminué
progressivement. Malgré tout, cette année marquait la
livraison des CF-104 en Europe, pour laquelle il a fallu
que la succursale européenne de CDL administre les
marchés de construction de dispositifs d’arrêt améliorés
et d’autres installations. C’est pourquoi la valeur des
travaux gérés sur les bases en Belgique, en France et
en Allemagne au cours de l’exercice de 1963-1964
dépassait 1,7 million de dollars.
Comme il représentait l’expertise canadienne dans ce
domaine, le directeur de la succursale européenne de
CDL a été nommé président du Comité consultatif de la
Bâtir sur l’innovation
Construction de Défense Canada