Bâtir sur l´innovation – Histoires de Construction de Défense | Page 35

Durant la guerre froide, le Canada et les États-Unis ont établi un réseau d’alerte avancé (réseau DEW) composé de stations radar traversant l’Arctique, dont celle-ci, à Cambridge Bay, qui faisait alors partie des Territoires du Nord-Ouest, en 1960. Après, on m’a affecté à Churchill, où je suis arrivé en train par une froide matinée de mai 1954. Avec sa gare à l’ancienne et son trottoir de bois, Churchill avait des airs de vieux village western. Mon travail consistait principalement à préparer des lots de roches retirées à l’aide d’explosifs afin de laisser passer les coffrages des réseaux qui amenaient les services publics aux bâtiments. Churchill était un camp militaire conjoint États-Unis– Canada. À cette époque, on y construisait la Base de lancement de fusées de recherche de Churchill. On m’avait affecté au bâtiment F-25, au secteur de la salle à manger et du mess des sergents, où nous étions nourris comme des rois et où presque tout le monde buvait. Ce n’était pas l’idéal pour un jeune de 19 ans qui n’avait rien d’autre à faire pour se tenir occupé. Dans ce temps, nous avions droit à une indemnité de service septentrional qui correspondait, dans mon cas, à 100 dollars de plus que mon salaire normal. Mais une bonne partie de ce montant, qui semblait élevé pour l’époque, s’est retrouvé dans la caisse du bar. Ce n’est pas une expérience que je conseillerais aux autres jeunes, mais je suis quand même bien content de l’avoir vécue. À l’hiver 1954, on nous a donné l’occasion de rester à la SCHL ou d’être mutés à Construction de Défense Bâtir sur l’innovation Construction de Défense Canada (1951) Limitée. Je crois bien que la plupart d’entre nous ont choisi d’aller à CDL. En 1988, j’ai eu l’occasion de retourner à Churchill en tant que président du Bureau de logement du Manitoba. La gare n’avait pas changé, mais la base avait complètement disparu. Là où se trouvait jadis une communauté de plusieurs centaines de personnes en pleine effervescence, il n’y avait plus rien. Juste la toundra et la baie. Pour ma part, j’entends encore le tintement des verres. Après avoir été affecté au site un de la caserne de Fort Osborne à Winnipeg, dans le cadre du Programme d’amélioration des bases principales de l’Armée canadienne, où il devait s’occuper de l’inspection des travaux des services de chantier, des routes, des égouts et de l’approvisionnement en eau, et des conduites de vapeur qui desservaient les bâtiments, Neil Wither a quitté CDL en 1956 pour aller travailler pour Red River Construction. Il y a été président de 1964 jusqu’à sa retraite en décembre 2005. Il a aussi grandement participé à la formation de TRIP Canada (le Programme des routes et des infrastructures du Canada) en plus d’avoir été l’un des membres fondateurs de la Coalition pour le renouvellement des infrastructures du Canada. 25