Bâtir sur l´innovation – Histoires de Construction de Défense | Page 20

Sur le chantier, un bon nombre d’employés savaient se servir de la dynamite. On avait demandé à l’un d’eux, qu’on surnommait « Dynamite Joe » et qui était poudrier pour l’entrepreneur responsable des canalisations d’eau et des égouts, de faire sauter le barrage. Malheureuse- ment, ayant fait sauter le bouchon d’une bouteille de vin avant de s’attaquer au barrage, il n’en a démoli que la moitié. Le lendemain, les vaillants castors avaient fini de réparer leur œuvre, qu’ils avaient du coup renforcée et élargie. « Dynamite Joe » absent à l’appel, c’est un collègue, un ancien mineur en roche dure, qui a pris la relève. Fermement déterminé à pulvériser le barrage, il a fait transporter jusqu’au barrage une boîte de poudre à 60 %. Son exercice a bien créé un gros boum, fait voler du bois et jaillir de l’eau, mais le barrage, lui, tenait encore, quoique transpercé au milieu. Bien sûr, les castors l’ont réparé une fois de plus. 10 Nos réserves d’eau s’épuisaient rapidement et nous commencions à être drôlement sales. Il fallait agir rapidement. Nous avons donc appelé des gardes forestiers en renfort. Ils ont démoli les huttes et capturé six bêtes, qu’ils ont transportées par avion pour les relâcher près d’un lac au nord de Sioux Lookout. Une fois les castors éloignés, Rocky Thompson, qui était, entre deux activités de prospection, conducteur des travaux sur le site pour la U. S. Air Force, s’est rendu au barrage et l’a complètement rasé. Nous avons pataugé pendant quelques jours, jusqu’à ce que le niveau du lac redescende, mais le ruisseau a fourni la station en eau pendant ses trente années d’exploitation. Entré officiellement au service de CDL en 1954, John Blackie avait auparavant travaillé avec la Société en tant qu’employé de la SCHL. Après avoir longtemps été superviseur de projet à la BFC Winnipeg et d’autres régions situées au nord, il a pris sa retraite en 1983. Bâtir sur l’innovation Construction de Défense Canada