Bâtir sur l´innovation – Histoires de Construction de Défense | Page 105

MJB c. Construction de Défense (1951) Limitée Il arrive que des entrepreneurs présentent des demandes ou même entreprennent une action en justice concernant des problèmes réels ou perçus touchant des éléments contractuels. Dans un cas toutefois, l’entrepreneur est allé jusqu’à porter l’affaire devant la Cour suprême du Canada, créant ainsi un précédent souvent cité dans la jurisprudence canadienne en matière de droit de la construction. En 1993, CDC a procédé à un appel d’offres concernant des travaux sur un système de distribution d’eau à la BFC Suffield, en Alberta. Le soumissionnaire le plus bas avait joint à sa proposition une note précisant une hypothèse utilisée dans le calcul du montant de la soumission. CDC a accepté cette offre. Toutefois, le plus proche concurrent, MJB Enterprises, a poursuivi CDC en justice. MJB soutenait que la restriction précisée rendait la soumission de leur concurrent non conforme aux exigences, et que le marché aurait donc dû être attribué à MJB. Bien que le tribunal de première instance et le tribunal d’appel en Alberta aient tous deux conclu que la clause de réserve (selon laquelle CDC ne retiendrait pas nécessairement le soumis- sionnaire ayant présenté la soumission la moins chère ou toute autre soumission) donnait à CDC le droit d’agir comme elle l’entendait (en l’occurrence, d’accepter une note de précision), la Cour suprême du Canada n’a pas adhéré à ces décisions. Elle a déclaré que, bien que les autorités contractantes puissent attribuer le marché à un soumissionnaire qui n’est pas le plus bas pour une raison valide, le marché devait être attribué à une soumission conforme, ce qui, à son avis, n’était pas le cas dans la situation en question. Des dommages-intérêts ont été accordés à MJB. Bâtir sur l’innovation Construction de Défense Canada 95