BCarlington News Magazine 2 | Page 53

Chapitre 3

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Ashim se réveilla quelques heures plus tard. Pendant quelques secondes, il eut un peu de mal à se situer. Jamais il n’avait dormi sur un matelas aussi moelleux et il tenta de se rappeler où il avait bien pu s’endormir.

Quand le souvenir des quatre hommes qui avaient tenté de le violer lui revint en mémoire, il se redressa en criant. La mouvement réveilla la douleur, irradiant dans tout son corps et qui l’obligea à se rallonger avec précaution. Les cons ! Ils n’y étaient pas allés de main morte, mais il eut un bref soupir de soulagement : aucune douleur entre ses cuisses n’indiquait qu’il ait été violé.

— Tu es enfin réveillé.

Une voix féminine lui fit tourner la tête vers la droite et une petite brune aux yeux bleus lui sourit.

— Tu sais que tu as eu de la chance… On est arrivé à temps avec Lee.

Ashim posa sur elle un regard interrogateur. Qui était-elle ? Qui était ce Lee dont elle parlait ? Et où était-il ?

— Ouais, je sais, tu dois avoir mal, mais je te rassure, tu n’as pas été violé.

La confirmation de l’absence de viol lui apprenait qu’il avait été vu par un médecin. Il leva alors le drap et toucha ses côtes. Sous le tee-shirt qu’il portait, il sentait le tissu rêche des bandes qui maintenaient sa cage thoracique.

— Tu n’as rien de cassé non plus, mais il va falloir te reposer, c’est le médecin qui l’a dit. Bon, je vais prévenir le chef que t’es réveillé… Tu as peut-être faim ou soif aussi, tant que j’y suis ?

— À boire, s’il vous plaît.

— Oh, tu peux me tutoyer, je m’appelle Anna.

Sur ce, la jeune femme sortit, le laissant seul. Le jeune homme se redressa précautionneusement, s’assit en reposant son dos contre un gros coussin puis observa attentivement la chambre. Elle était relativement grande. Les murs étaient peints d’une belle couleur bleu clair et les meubles étaient tous noir, sûrement une imitation ébène.

Toute la pièce respirait le calme et son regard tomba sur l’immense baie vitrée d’où l’on pouvait voir, par-dessus les toits du Lagon, les lumières de la ville de Neo-Paris.

C’était la 1ʳᵉ fois qu’il voyait un endroit aussi beau et se demanda où est-ce qu’il avait atterri quand la porte s’ouvrit. Il pensa revoir la jeune fille mais ce fut un homme impressionnant qui entra portant un plateau-repas.

*

Anna descendit chercher son patron, toujours au sous-sol. Un long frisson d’horreur remonta son échine. Elle avait passé une partie de son enfance dans les sous-sols de l’ancien QG du père de Lysandro et ce n’était vraiment pas ce qu’elle aimait se rappeler le plus, les marques qui restaient sur son corps le faisaient très bien.

L’ascenseur s’ouvrit sur un petit hall blanc où une porte au fond donnait sur les cellules. Elle ravala un relent de bile avant d’appuyer sur un interphone.

Un grésillement précéda un hurlement qui glaça la jeune femme.

— Ouais ?

Une voix masculine, sûrement celle de Rashid, mais elle n’en était pas sûre, la ramena à la réalité.

— Heu… Dis à Lysandro que son invité est réveillé.

— Okay !

L’interphone coupa et Anna relâcha sa respiration qu’elle n’avait pas eu conscience de retenir. Elle ne se ferait jamais à cet autre personnalité de Lysandro. C’était certes un bon moyen pour se faire respecter et maintenir l’ordre dans ce quartier, mais elle ne pouvait pas comprendre le plaisir qu’il en retirait.

La jeune femme n’attendit que quelques minutes que Lysandro arrive. Celui-ci entra par la porte du fond. Anna eut un recul en le voyant. Ses mains étaient maculées de sang et une longue trace du