BCarlington News Magazine 2 | Page 47

Lecture

Roman épisodique

Black Lagoon

Thriller MM

Chapitre 2

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C’était la première fois qu’il mettait les pieds dans cette ville où il était né. Sa mère avait fui Neo-Paris et la pègre du Lagon, trop consciente des représailles si on la prenait en train de faire le trottoir sans protecteur. Ashim regarda autour de lui. C’était exactement comme sa mère le lui avait décrit. Il n’eut pas de mal à se repérer et était presque arrivé à destination.

Ashim était un jeune homme à l’allure si féminine que son corps lui avait permis de manger dès l’âge de 12 ans. Ses longs cheveux noirs retombaient sur son visage d’une manière totalement désordonnée, projetant sur ses yeux noirs, une ombre qui avait envoûté bien des hommes.

Il déambulait tranquillement dans les rues sordides comme s’il se promenait, s’attirant les regards hallucinés de la plupart des passants. Il pouvait lire dans leurs yeux qu’ils le (ou la peut-être) prenaient pour un fou à sortir ainsi, sans escorte, au crépuscule, au milieu de tous ces truands sans foi ni loi. Ashim n’en avait rien à faire. Il n’était pas aussi fragile qu’il en avait l’air et pourrait parfaitement se défendre contre un agresseur même si celui-ci faisait le double de son poids.

Étrangement, chaque angle de rue appelait un souvenir à sa mémoire. Lui qui n’avait jamais vu ces pavés sales avait clairement en mémoire les images que sa mère avait elle-même imprimées dans sa tête à force de lui raconter son histoire. Il avait grandi ici, en esprit. Il en connaissait les codes et les lois, il savait le nom de chaque rue, de chaque établissement, se disant même « tiens, ça a changé ici » quand une enseigne en avait remplacé une autre.

Ashim avait grandi à des milliers de kilomètres d’ici, mais il en était pas moins un fils du lagon.

Encore 500 m environ, il serait à destination et sa vengeance pourrait enfin commencer. S’il y a bien une chose que sa mère lui avait enseigné, c’était la haine de ce quartier pourri. Un endroit où une jeune femme de 17 ans s’était faite violer sans qu’aucun passant n’intervienne, assistant même au spectacle et quand elle avait su qu’elle était enceinte, son proxénète l’avait mise à la porte avec un poignet cassé et trois côtes fêlées en punition. Oh, elle avait bien sûr porté plainte pour le viol mais les flics avaient eu peur de s’attaquer au territoire du Lagon. Salie, brisée et avec un enfant