Art & Inspiration N° 2 - Summer-Fall / Été-Automne 2013 | Page 63

an exhibition of her works in 1953 and the artist participated while lying in bed. The following month, her right leg was amputated again, this time until the knee. As of this moment, her writings reveal a new state of mind that was not known about her before. She no longer wanted to fight and she wrote, “I still want to kill myself, but Diego is the only one that is stopping me because I imagine that he could miss me. But never in my life have I suffered more. I will wait again a bit. In 1954 while she had pneumonia and against the advice of her doctors, she decided to participate in a march against North American intervention in Guatamala. Her condition worsened and she died on July 13 at the age of 47. The last sentence she wrote in her diary showed how much she had suffered: “Espero alegre la salida y espero nunca volver.” Her coffin was transported to the Palacio de Bellas Artes where she received an ultimate tribute. Her body was then cremated and her ashes were placed in a pre-Columbian urn at Casa Azul by Diego Rivera. In 1957 when Diego Rivera passed away, the Casa Azul became the Frida Kahlo museum and was returned to the Mexican people.

En 1941, après la mort de son père, Guillermo Kahlo, Frida et Diego s’installent à la Casa Azul et la maison de San Angel sert désormais d’atelier à Diego. A partir de cette époque, Frida est reconnue par les autorités de son pays et le Ministère des Affaires Culturelles la nomme successivement en 1942, membre du Seminario de Cultura Mexicana et, en 1943, professeur à l’Académie des Beaux-Arts « La Esmeralda ». Son enseignement atypique révolutionne la vision de l’apprentissage jusque-là cantonné aux salles de cours. Elle envoie ses élèves sur le terrain à la recherche d’un sujet.

« Muchachos, enfermés dans cette école, nous ne pouvons rien faire. Allons peindre dans la

rue » . Malheureusement au bout de quelques mois, elle doit transférer ses cours dans sa maison de Coyoacán, souffrant de nouvelles douleurs dans la colonne vertébrale et le pied. En 1946, elle subit une nouvelle opération de la colonne vertébrale à New York qui la marque une nouvelle fois « j’ai beau jouer la forte, il y a des fois où j’aimerais bien jeter l’éponge » . Cependant cette opération se révèle rapidement insuffisante et Frida est de nouveau opérée en 1950 pour être amputée de la jambe droite. Désormais, elle se déplace en fauteuil roulant et porte systématiquement un corset en plâtre pour maintenir sa colonne vertébrale. On lui fabrique un chevalet fixé au lit qui lui permet de peindre notamment l’Autoportrait avec portrait du Docteur Farill (1951) en reconnaissance de ses soins. A partir de ce moment, Frida ne peut se passer de médicaments notamment de marijuana qui rendent sa peinture floue et moins soignée comme l’illustre ses dernières natures mortes.

Constatant la dégradation de sa santé, son amie Lola Alvarez Bravo décide d’organiser une exposition de ses œuvres en 1953 où l’artiste y assiste couchée sur son lit. Le mois qui suit, sa jambe droite est de nouveau amputée jusqu’au genou. Ses écrits révèlent à partir de ce moment un nouvel état d’esprit qu’on ne lui connaissait pas auparavant. Elle ne veut plus se battre et écrit « J’ai toujours envie de me suicider. Seul Diego m’en empêche, car je m’imagine que je pourrais lui manquer. Il me l’a dit et je le crois. Mais jamais, de toute ma vie, je n’ai souffert davantage. J’attendrai encore un peu » . En 1954, atteinte d’une pneumonie, elle décide de participer à une manifestation contre l’intervention nord-américaine au Guatemala contre l’avis de ses médecins. Son état s’aggrave et elle meurt le 13 juillet à l’âge de 47 ans. La dernière phrase de son journal montre à quel point elle a souffert « Espero alegre la salida y espero nunca volver » . Son cercueil est transporté au Palacio de Bellas Artes où elle reçoit un ultime hommage. Son corps est ensuite incinéré et ses cendres sont déposées dans une urne précolombienne à la Casa Azul par Diego Rivera. En 1957, à la mort de Diego Rivera, la Casa Azul devenue le musée de Frida Kahlo revient au peuple mexicain.

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Herrera, H. Frida. Biographie de Frida Kahlo, Editions Anne Carrière, 1986, p.457.

Kahlo, Frida. Letter to Eduardo Morillo Safa, October 11, 1946. / Kahlo Frida, Lettre à Eduardo Morillo Safa, 11 octobre 1946.

Tibol, R. Frida Kahlo, Cronica, Testimonios y Aproximaciones, Mexico, Ediciones de Cultura Popular, 1997, p. 64

.“I hope that the exit will be happy and I hope that I never have to return again.” / « J’espère que la sortie sera heureuse et j’espère bien ne jamais revenir ».

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