Art & Inspiration N° 2 - Summer-Fall / Été-Automne 2013 | Page 59

Nevertheless, her hopes to see the world were crushed by the tramway accident with the bus on which she was seated with Alejandro on September 17, 1925. A metal rod pierced her stomach and came out through her vagina. She would say later ironically, “That is how I lost my virginity.” She suffered other injuries as a result of this accident, the most important being her spinal column that broke in three places. Despite the final diagnostic from doctors, Frida survived and learned to live with the pain. She wrote to Alejandro, who went to study law in Germany: “You cannot imagine the pain I am in, and each time I get out of bed, I cry buckets of tears. But of course, as they say, don’t be fooled by the cries of dogs and the tears of women.”

When she returned to her home in Coyoacán, she decided to paint in order to kill time and numb her pain. She painted while lying in bed and she would make herself the model with the help of a mirror suspended from the canopy that her mother had installed above her bed. Her recovery took two long years, during which she wore several plaster corsets and lived practically as a recluse in her room. At the end of this period, she chose painting and gave up studying medicine for good. Her relative solitude during this period as well as the need to express her feelings can be explained by the abundance of self-portraits where she searched for her identity. “I paint myself because I am the subject I know best.”

Three years after he accident, Frida learned to live again and came out of her isolation. First of all, she went to see Diego Rivera, whom she had met shortly before her accident when he was working on a fresco for the Simon Bolivar amphitheater at the Escuela Nacional Preparatoria and whom she wanted to ask for his opinion about her artwork. In his autobiography, Diego Rivera mentions the moment and Frida’s words: « I don’t want compliments. I want the criticism of a serious man. I am neither an art lover nor a connoisseur. I am simply a girl who needs work in order to

live.” Far from the image of the teenager who he met some years ago, Frida impressed Diego Rivera with her determination and her physique (black eyes, eyebrows in the form of a ‘V’ or the emerging fuzz on her upper lip). She socialized with the entourage of Italian photographer Tina Modotti, who was a close friend of Diego Rivera and an activist for the communist cause. The relationship between Frida and Diego strengthened and Diego painted her portrait in Ballad of the Revolution (1923-1928) where she appeared distributing guns, dressed in a back skirt and a red blouse with a red star on the chest, and surrounded by other members of the Mexican Communist Party.

Cependant son désir de découvrir le monde est stoppé par l’accident d’un tramway avec l’autobus où elle est assise avec Alejandro le 17 septembre 1925. Une rampe métallique lui transperce le ventre et ressort par le vagin. Elle dira plus tard ironiquement « C’est comme cela que j’ai perdu ma virginité » . A cette blessure s’ajoute de nombreuses fractures dont la plus importante est la rupture en trois de sa colonne vertébrale. Malgré le diagnostic sans appel des médecins, Frida survit et apprend à vivre avec la douleur. Elle écrit à Alejandro parti étudier le droit en Allemagne « J’ai mal tu ne peux pas savoir à quel point, et chaque fois qu’on me tire de mon lit, je verse des litres de larmes mais, bien sûr, comme on dit, aux cris des chiens et aux larmes des femmes il ne faut pas se fier » .

De retour chez elle à Coyoacán, elle décide de peindre pour tromper le temps et oublier les souffrances. Elle s’exerce à la peinture couchée sur son lit et se prend comme modèle en s’aidant du miroir suspendu au baldaquin que sa mère a fait mettre au-dessus de son lit. Sa convalescence dure deux longues années au cours desquelles elle porte plusieurs corsets de plâtre et vit pratiquement recluse dans sa chambre. A la fin de cette période, elle fait le choix de la peinture et abandonne définitivement la médecine. Sa relative solitude durant cette période mais aussi son besoin de traduire ses sentiments expliquent l’abondance des autoportraits où elle cherche son identité. « Je me peins parce que je suis le motif que je connais le mieux » .

Trois ans après son accident, Frida réapprend à vivre et sort de son isolement. Tout d’abord, elle retourne voir Diego Rivera qu’elle avait rencontré peu avant son accident alors qu’il réalisait la fresque pour l’amphithéâtre Simon Bolivar de l’Escuela Nacional Preparatoria pour qu’il lui dise ce qu’il pense de ses œuvres. Dans son autobiographie, Diego Rivera relate la scène et les paroles de Frida « Je ne veux pas de compliments. Je veux les critiques d’un homme sérieux. Je ne suis ni amateur d’art, ni connaisseur. Je suis tout simplement une fille qui a besoin de travailler pour vivre » . Loin de l’image de l’adolescente qu’il a rencontrée quelques années auparavant, Frida impressionne Diego Rivera par sa détermination et son physique (yeux noirs, sourcils en V ou son duvet naissant au niveau de la moustache...). Elle côtoie le cercle de la photographe italienne Tina Modotti qui est l’une des proches de Diego Rivera et milite pour la cause communiste. Les relations entre les deux artistes s’accentuent et Diego en fait son portrait dans la Ballade de la Révolution (1923-1928) où elle apparaît distribuant des armes vêtue d’une jupe noire et d’une chemise rouge avec une étoile rouge sur la poitrine entourée d’autres membres du Parti Communiste Mexicain.

“I paint myself because

I am the subject I know best.”

« Je me peins parce que

je suis le motif que je connais le mieux » .

- Frida Kahlo

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Frida wooden leg / Frida jambe de bois

Le Clézio, Jean-Marie, op.cit., p.52.

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Idem, p.55.

Ibid, p.56.

Gardou Charles, op.cit., p.122.

Rivera, Diego. My Art, My Life, An Autobiography, New York, The Citadel Press, 1960, p.170.

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