Art & Inspiration N° 2 - Summer-Fall / Été-Automne 2013 | Page 11

CM: It’s very difficult but it’s like the alcoholic who blames the bar for the drink. Instead, you realize, “Any bar I go into, I will get drunk. It’s not the fault of the bar.” Finally, you have to say, “I have an Addict archetype. And I have to hold that archetype under control. It does me no good to get angry at the bar. If I keep getting angry at the bar, I’ll never acknowledge that I have the Addict. “ The alcoholic has to say, “Wait a minute. Maybe it’s me.” And that’s how it begins. You separate yourself from whatever it is you’re getting angry at – including that person – and you make that person impersonal. You just treat the situation like the alcoholic who goes into a bar and who realizes that whomever you are with that has that kind of personality you would get angry at. And that’s especially difficult when you’re dealing with a family member, or when you’re dealing with a husband or wife, because that person could not be more intimate with you. What you actually realize is the source of your anxiety: “I am in hell because I feel powerless.” And whether it is this person, my father making me feel powerless or my husband, my mother – it doesn’t matter. “Anytime I feel powerless, I feel like a Victim.” You’ve made them all the same person, whether it’s your boss or anyone else. So now you’ve separated yourself. And what you’re realizing about yourself is, “It’s not them.” It’s you realizing, “I can no longer allow myself to be with anybody or with any situation in which I feel powerless. It has nothing to do with them. It has to do with me protecting myself. I can keep blaming my father, or my husband, or my boss, but as soon as I realize that, I’m in charge of protecting myself – they’re not – I am! And it’s up to me to protect my hurt feelings, not them.” The day you decide that you will protect yourself is the day you’re free.

A&I: That’s very powerful - to not make a conflict personal, to really see what is going on archetypally in your own life, and to take responsibility for your own choices. On the global level, what do you think are some of the major archetypal patterns operating today that need our urgent attention?

conflit archétypal avec un collègue. Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs comment reconnaître quand nous sommes dans un jeu de pouvoir avec d’autres personnes ?

CM : Tous les jeux de pouvoir sont archétypaux. C’est juste une règle. Il n’y a pas de jeu ou lutte pour le pouvoir qui ne trouve pas son origine dans un modèle archétypal. Chaque conflit, tout, est fondé sur une sorte de modèle archétypal. Ensuite, il s'agit de savoir plus ou moins précisément lequel de nos archétypes est engagé dans la bataille avec quelqu’un d’autre, lequel de nos propres soucis ou lequel de nos propres modèles est lié à quelqu’un. Et ça devient un vrai défi parce que l’ego est un instrument féroce. Ce que l’ego vous dira toujours c’est « Tu as raison, et l’autre personne a tort. » Et puis la fierté entre toujours en jeu. Ça devient donc une véritable disciple intérieure que de vous séparer du ring pour vous demander, « Attends un peu… qu’est-ce que je suis en train de faire ? Qu’est-ce que je fais qui m’engage avec une telle force ? Est-ce que je répète quelque chose qui m’arrive tout le temps ? Que représente cette personne pour moi ? » Vous voyez ?

A&I : Oui.

CM : Ensuite, vous commencez à vous regarder vous et quel modèle en vous se met en marche quand vous voyez cette personne, et ensuite vous réalisez finalement que peu importe la personne derrière le modèle qu'elle présente, vous y répondriez quand même.

A&I : C’est vraiment brillant. J’imagine bien comme ça peut être difficile parfois malgré tout de reconnaître le modèle qui est en jeu alors qu’on est en conflit avec quelqu’un. Il semble qu’il faille pas mal s’entraîner pour arriver à prendre du recul…

CM : C’est très difficile mais c’est comme l’alcoolique qui accuse le bar de le faire boire. Au lieu de ça, vous vous rendez compte que « peu importe le bar, je serai saoul. Ce n’est pas à cause du bar. » Finalement, vous devez vous dire « J’ai l’archétype du Dépendant. Et je dois tenir cet archétype sous contrôle. Cela ne me sert à rien de m’en prendre au bar. Si je continue de lui en vouloir, je ne me rendrai jamais compte que je suis Dépendant. » L’alcoolique doit dire « Attends un peu. Peut-être que c’est moi. » Et c’est comme ça que ça commence. Vous vous séparez de cette chose qui vous met en colère (y compris cette personne) et vous rendez cette personne impersonnelle. Vous traitez simplement la situation comme l’alcoolique qui va dans un bar, vous prenez conscience

que peu importe avec qui vous êtes, si la personne a ce type de personnalité elle vous énerve. Et c’est particulièrement difficile quand il s’agit d’un membre de la famille, de votre mari ou votre femme, parce que cette personne ne pourrait pas être plus intime avec vous. Ce dont vous prenez en fait conscience c’est de la source de votre angoisse : « Je suis hors de moi parce que je me sens impuissant. » Et que soit mon père qui fasse naître ce sentiment, ou mon mari, ou ma mère, peu importe. « A chaque fois que je me sens impuissante, je me sens comme une Victime. » Tous représentent une seule et même personne pour vous, qu’il s’agisse de votre patron ou quelqu’un d’autre. Et donc maintenant vous vous êtes détaché. Et ce que vous réalisez à propos de vous c’est que « Ce n’est pas de leur faute. » Vous prenez conscience « Je ne peux plus continuer à m’autoriser à être avec quelqu’un ou dans une situation qui me fait me sentir impuissant. Ça n’a rien à voir avec eux. Ça a à voir avec le fait de me protéger. Je peux continuer à accuser mon père, mon mari, ou mon patron, mais dès que j’ai compris ça, je dois apprendre à me protéger. Ce n’est pas à eux de le faire, mais à moi ! Et il ne tient qu’à moi de protéger ma sensibilité, pas à eux ». Le jour où vous décidez que vous allez vous protéger est le jour où vous serez libre.

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