Art & Inspiration N° 2 - Summer-Fall / Été-Automne 2013 | Page 100

ZOOM ON ARCHETYPES / ZOOM SUR LES ARCHÈTYPES

Stockholm where I live is situated just a tiny short distance south of Polar latitudes. As much as we enjoy long and bright nights in the summer here in the North, I and many others find the darkness of the months of January and February to be too cold, heavy and dreary. This drains a poetic, light and color-feeding soul like mine on life, day by day.

In Mallorca in February, however, the legendary almond tree marks the first great blossom period of spring. So when all the Christmas bling is gone in January, what then could be better than to escape the ice and fly off for a couple of weeks?

Dancing Trees

I have visited the island several times before, and fallen completely in love with its palette of soft powdery colors, the unbelievable shades of turquoise of the sea, the sense of calm, mildness and special light. I have visited Mallorca during different seasons, but since I have never visited the island in February, I have wondered many times what those small gnarled but gracious looking trees spread out through fields, hills and valleys might look like when covered with blossoms.

With a little imagination, it is not hard to envision the trees as real ballerinas going on stage in the first act of spring. In the summertime they are waiting apprehensively in various poses, busily growing their little almonds. In their non-blooming state they still seem to be expressing and celebrating the last round of applause since the last blossom show, as if magically petrified in waiting for the next. It is this imagery I have dreamed of and fantasized about for a couple of years.

So what is the mystery?

J’habite à Stockholm, juste au sud des latitudes polaires. Ici, dans le nord, moi et beaucoup d'autres nous apprécions autant les longues et lumineuses nuits d'été que nous trouvons tristes, lourdes et bien trop froides, les ténèbres dans lesquelles on est plongés durant janvier et février. Une âme poétique comme la mienne, qui se nourrit de couleurs et de lumière, dépérit à vue d’œil dans ces circonstances.

Mais en février à Majorque, le légendaire amandier marque la première grande floraison du printemps. Alors, quand janvier arrive, une fois qu'ont disparu les lumières et le strass de Noël, quoi de mieux que d'échapper à la glace ( ou que de s'échapper du froid hivernal) et de s'envoler quelques jours au loin ?

Les arbres dansants

J'ai visité de nombreuses fois l'île auparavant, et je suis vraiment tombée amoureuse de sa palette de couleurs douces et délicates, avec ces nuances incroyables de turquoise dans la mer, ce sentiment de calme, de douceur, et la lumière si particulière qui y règne. J'ai visité Majorque à différentes périodes de l'année, mais puisque je n'avais encore jamais visité l'île en février, je me suis souvent demandée de quoi avaient l'air ces arbres, noueux mais élégants, qui parsèment les champs, les collines et les vallées une fois la floraison venue.

Il n'est pas difficile quand on a un peu d'imagination de voir à la place de ces arbres des ballerines qui s’apprêtent à monter sur scène pour le premier acte du printemps. L'été, ils attendent en prenant différentes poses, parcourus d'appréhension, occupés à faire pousser leurs petites amandes. Même lorsqu'ils ne fleurissent pas, ils ont l'air d'exprimer et de célébrer la dernière salve d'applaudissement depuis leur dernier spectacle de floraison, comme s'ils avaient été pétrifiés par magie en attendant la prochaine représentation. Voilà le genre d'images que j'ai longtemps eu en tête et dont j'ai rêvé pendant quelques années.

Alors ! Quel est donc ce mystère ?

AN ARTIST'S VIEW / VUE D'ARTISTE

The hope, in dreams of a happier hour

That alights upon misery’s brow

Springs out of a silvery almond flower

That blooms on a leafless bough.

- Thomas Moore

L’espoir, rêvant à des jours meilleurs,

Qui se penche sur le front du malheur,

Naît d’une fleur d’amandier argentée

Qui pousse sur une branche effeuillée.

- Thomas Moore