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cette dénomination à celle «d’Affaires Etrangères» Antonio de Aguiar Patriota, l’Itamaraty a promu le séminaire «Côte à Côte - La Construction de la Paix au Moyen-Orient: Le Rôle des Diasporas», comme un effort de congrégation des diasporas judaïque et arabes pour débattre de leurs possibles rôles dans la résolution des conflits qui affligent le Moyen-Orient. Nous cherchons aussi à combattre la désinformation, le préjugé et l’islamophobie. Comme l’a dit la Présidente de la République à la tribune des Nations Unies en 2012, «Comme Présidente d’un pays avec des milliers et des milliers de Brésiliens de confession islamique, je mets en évidence devant cette Assemblée notre plus véhément rejet de l’escalade du préjugé islamophobe dans les pays occidentaux». A l’Itamaraty, nous donnons, dans notre institut diplomatique, l’Institut Rio Branco, des cours annuels sur l’Islam, en invitant des fonctionnaires de toute l’administration publique. ment à travers une solution politique et inclusive négociée, avec l’accord des Nations Unies, que le peuple syrien pourra mettre fin à sa souffrance et réaliser ses légitimes aspirations nationales. Nous rejetons, d’une manière véhémente, le recours au terrorisme et nous avons condamné systématiquement les groupes radicaux comme l’auto-proclamé «Etat Islamique» et le Front Al- Nousra. Quant au conflit israélo-palestinien, nous maintenons notre position traditionnelle de la défense d’une solution de deux Etats, vivant côte à côte, en paix et en sécurité, avec des frontières mutuellement accordées et internationalement reconnues. Nous défendons la consolidation d’un Etat palestinien viable, avec pour base les frontières de 1967 et Jérusalem orientale pour Capitale. En 2010, le Brésil a reconnu l’Etat de la Palestine et en 2012 nous avons soutenu et co-parrainé la résolution des Nations Unies qui a élevé le statut de la Palestine aux Nations Unies au rang d’Etat Observateur. Plus que cela: nous avons fait une campagne très active, le Ministre des Relations Extérieures téléphonant à presque tous ses homologues des Amériques! Les négociations entre Palestiniens et Israéliens doivent recommencer immédiatement avec pour objectif de permettre la construction d’un Etat palestinien économiquement viable et démocratique; pour cela nous avons intensifié notre coopération humanitaire avec l’Autorité Palestinienne, ainsi qu’avec l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés de la Palestine (UNRWA), dont le Brésil a intégré le Comité Consultatif en 2014. Il ne reste aucun doute que le Moyen-Orient a été victime de rivalités, de tensions latentes et de conflits, quelques-uns anciens, d’autres plus récents et trop sanglants. Mais le Moyen-Orient est une région d’opportunités. Pour le Brésil aussi. Avec le capital politique dont nous disposons, comme pays avec des principes respectés et une politique étrangère qui vise à rassembler - le Brésil fait frontière avec 10 pays (près de 15.800 km de frontière terrestre) et sa dernière guerre date de plus de 150 ans -, nous pouvons nous positionner de façon équilibrée relativement aux conflits de la région, sans antagonismes ni préjugés, en se faisant des amis, et non pas des ennemis. Etant une des plus grandes économies du monde, forte d’une grande diversité - qui traverse, certes, des difficultés passagères -, avec un énorme marché consommateur et d’innombrables entreprises exportatrices et importatrices, le Brésil ne peut pas ne pas investir, politiquement et économiquement, au Moyen Orient. C’est ce que nous faisons et continuerons à faire. Relations économiques et commerciales Nous devons mettre en évidence, maintenant, la croissance exponentielle du courant de commerce entre le Brésil et le Moyen Orient, conséquence, aussi, de l’intensification des contacts politiques avec nos partenaires de cette région. Le total de notre échange avec les pays arabes en 2014 a atteint près de US$ 25 milliards, cinq fois plus qu’en 2002, quand il était seulement de 5 milliards. Le pétrole continue à représenter une partie significative de nos importations. Et nous vendons, entre autres produits, de la viande bovine et du poulet, du sucre, des minéraux et des avions, mais en quantités et vale urs biens supérieures ces dernières années. L’Arabie Saoudite, l’Algérie et les Emirats Arabes Unis sont les principaux partenaires commerciaux du Brésil au Moyen-Orient. *** Concernant les conflits du Moyen-Orient, le Brésil maintient les principes de son action externe et qui sont ancrés dans l’Article 4 de notre Constitution. Entre autres, je soulignerais: la primauté des droits de la personne humaine, l’autodétermination des peuples, la solution pacifique des conflits, la défense de la paix, la non-intervention et le rejet du terrorisme. S’agissant du conflit en Syrie, et selon ces impératifs constitutionnels, nous avons défendu, depuis le début, qu’il n’y a pas de solution militaire. Nous avons même proposé un embargo absolu d’armes vers la Syrie - d’où qu’elles puissent venir. Nous croyons que c’est seule- 94 ‫عالقات البرازيل بالشــرق االوســط بقلم كارلوس ماركوس ســيجليا‬ The Brazil-Middle East relationships, by Carlos Martins Ceglia As everybody knows, the Middle-East is a centerpiece of the geopolitical and economical international chessboard. Recently, the long period of instability in Irak, the phenomenon so called «Arab spring» (others prefer to call it «Islamic awakening»), the Syrian conflict, the rise of radical islamist groups and the recent refugees crisis put again the region in the international news headlines. The «Arab spring» resulted to regime changes in several countries, the first being Tunisia. The continuing instability in the region led many political analysts to seriously question the perception, initially positive, of the mass movements bloomed in several countries. Syria suffers with a conflict already seen as the geatest humanitarian tragedy of the 21st century. In Syria, and in neighboring Irak, the radical groups, as the self-proclaimed «Islamic State» and Al-Nusra Front control big portions of territories, enhance the religious and sectarian relationships and question the frontiers of the Sates, as known today. Within this complex and volitile framework, it is important that Brazil understands the Middle-East phenomena and take up a balanced position as regards the conflicts afflicting the region (...) ‫ فــإن العالــم العربــي يمثــل قطعــة محور ّيــة فــي رقعــة‬،‫كمــا يعلــم الجميــع‬ ‫ شــهد العالــم العربــي‬.‫الشــطرنج الجيوسياســيّة و اإلقتصاديّــة العالميّــة‬ ‫ «الربيــع العربــي» الــذي (يحبــذ‬،‫مؤ ّخــرا عــدم إســتقرار فــي العــراق‬ ،‫ الصــراع فــي ســوريا‬،)»‫البعــض تســميته ب «الصحــوة اإلســامية‬ ‫ أدّت هــذه‬.‫صعــود الجماعــات اإلســاميّة األصول ّيــة و أزمــة المهاجريــن‬ .‫األحــداث و التغ ّيــرات إلــى وجــود العالــم العربــي فــي وســائل اإلعــام‬ ‫تســبب «الربيــع العربــي» فــي تغييــر لألنظمــة فــي عــدّة بلــدان أوّ لهــا‬ .‫تونــس‬ ‫دعــا إســتمرار حالــة عــدم اإلســتقرار التــي تؤثــر علــى المنطقــة العديــد‬ ‫مــن المحلليــن السياســيين إلــى التســاؤل جد ّيــا حــول اإلنطبــاع اإليجابــي‬ ‫ تعانــي‬.‫األولــي للحــركات الشــعبيّة التــي إنبثقــت فــي العديــد مــن البلــدان‬ ‫ســوريا مــن صــراع يعتبــر بالفعــل أكبــر مأســاة إنســانيّة شــهدها القــرن‬ ‫ نصّبــت‬،‫ فــي ســوريا و جارهــا العــراق‬.‫الواحــد و العشــرون لحــد اآلن‬ ‫ تقــوم داعــش‬.»‫بعــض الجماعــات اإلســاميّة نفســها «دولــة إســاميّة‬ ‫و جبهــة النصــرة اليــوم بالســيطرة علــى مســاحات شاســعة مــن أراضــي‬ ّ ‫البلديــن مّمــا أدّى إلــى تأجــج النعــرات‬ ‫الطائف ّيــة و الدين ّيــة و تحـدّى الحــدود‬ ‫ مــن الضــروري للبرازيــل – و فــي خضــم‬.‫الجغراف ّيــة التــي نعرفهــا اليــوم‬ ‫ أن يفهــم ظواهــر فــي الشــرق األوســط‬-‫هــذا الســياق المع ّقــد و المتقلــب‬ )…( ‫ألخــذ مواقــف متوازنــة بالنســبة للطراعــات المحتدمــة فــي المنطقــة‬ Carlos Martins Ceglia, né en 1958 à Rio de Janeiro, Brésil. Diplomé par l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse, il entre au Ministère des Relations Extérieures (MRE) du Brésil en 1984. Il devient Directeur du Moyen-Orient du MRE de février 2011 à juillet 2015. Il est actuellement Ambassadeur du Brésil en Malaisie et auprès du Sultanat de Brunei Daressalam. 95