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Des améliorations spectaculaires

Le Rwanda a accompli des progrès spectaculaires depuis quelques années ; il est devenu un exemple pour son développement économique. Mais il fait désormais face à un autre problème : la pression démographique. En effet le Rwanda est un pays surpeuplé et cela n'est pas prêt de changer puisque le taux de fécondité est en moyenne de cinq enfants par femmes. Sa démographie risque de détruire les progrès accomplis, la culture intensive et la déforestation menacent le pays. Au cours des dernières années, la pression démographique a été un facteur déclencheur des conflits. L'âge moyen de la population rwandaise est de 19 ans, ce qui rend le Rwanda encore plus vulnérable aux conflits.

Le Rwanda est un pays qui dépend fortement de l'aide étrangère. Or celle-ci a été réduite depuis quelques années.

Le pays cherche donc activement des investisseurs. Le Rwanda continue à faire des progrès notamment en termes de conditions de vie : le pourcentage de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté a diminué, l'alphabétisation et la scolarisation à l'école primaire ont augmenté. L'objectif du Rwanda est désormais de devenir un pays à revenu moyen.

Depuis le génocide, le Rwanda a assuré sa stabilité ; des centaines de milliers de réfugiés ont été réintégrés dans leurs communautés d'origine et le système judiciaire a condamné les principaux génocidaires. Pour faire durer le pacifisme du Rwanda, Paul Kagame, président depuis quatorze ans, a fait adopter un nouveau drapeau, un nouvel hymne et une nouvelle langue officielle, l'anglais. De plus, le dernier samedi de chaque mois, les membres des différentes communautés se réunissent pour participer à l'umuganda : ils réparent des routes, nettoient les rues, construisent des écoles... D'énormes progrès ont été réalisés pour combattre le sous-développement : depuis 1990, les revenus ont augmenté de 60%, les inégalités hommes-femmes ont diminué, la mortalité infantile a été réduite de moitié et l'espérance de vie a augmenté de 23 ans. De plus, les infrastructures ont été renforcées : une plus grande partie de la population a accès à l'eau, aux installations sanitaires et à des routes en bon état.

Vivre ensemble au Rwanda

Les Rwandais doivent réapprendre à vivre ensemble. Car aujourd’hui, les tueurs et les victimes du génocide habitent les mêmes villages et sont donc obligés de vivre côte à côte.

C’est le cas à Cynika, une colline au sud du Rwanda. Le 21 avril 1994, les miliciens et une partie de la population Hutu ont tué des milliers de Tutsis qui s’étaient réfugiés dans l’église catholique.

Les survivants de ce massacre ont créé en 2005 un groupe de partage pour parler, échanger et s’entraider dans la vie quotidienne. En 2009, on leur a proposé d’accueillir dans ce groupe des tueurs qui avaient reconnu leur culpabilité et qui avaient purgé leur peine de prison. Bien sûr, les survivants ont aussitôt refusé, l’idée leur était insupportable. Mais après quelques mois de débats et de discussions, certains ont fini par accepter. Pour eux, le Rwanda ne pouvait pas rester divisé en deux pour toujours, il fallait commencer la réconciliation. Grâce à cela, rescapés et tueurs se retrouvent tous les mois pour cultiver un champ dont ils partagent les récoltes.

La directrice du FMI Christine Lagarde s'adresse aux députés rwandais, à Kigali, le 27 janvier 2015.

© AFP PHOTO / FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL / STEPHEN JAFFE

Source wikipédia