ACTES FIAPA | Page 60

autant vous dire qu ’ il ne souhaitait rencontrer aucun autre professionnel de santé . Je découvre alors qu ’ il vit dans une certaine précarité , il n ’ a qu ’ une sorte de garage aménagé au sein duquel il a un coin cuisine mais pas véritablement de lit . Il fait état d ’ un désinvestissement grave de son corps . Malgré sa réticence psycho-pathologique , un lien s ’ est établi ce qui va permettre à cet homme marginalisé de consentir petit à petit à une prise en charge coordonnée avec les acteurs médico-sociaux . Cela ouvre un nouveau temps dans le suivi qui s ’ accompagne d ’ un possible rapprochement avec ses copains . Il décide de ne plus manger de viande pour faire attention à sa santé et d ’ atténuer sa sensation de vide du quotidien . Il peut participer à des ateliers poteries dont il a entendu parler .
J ’ ai choisi le cas de cet homme qui a peu de vocabulaire , qui est extrêmement réticent , dont le quotidien avant l ’ attentat est assez précaire , qui avait peu de centres d ’ intérêts , et qui à un moment tout bascule jusqu ’ à un sentiment de vide . Dans ce cas , il s ’ agissait bien de veiller à ce que l ’ accompagnement proposé soit tolérable pour justement qu ’ il maintienne un lien avec les professionnels .
L ’ autre cas que je vous présenterais est une femme âgée de 68 ans au moment des faits . C ’ est une femme qui a été blessée . Elle a été longuement hospitalisée , elle a eu un accompagnement thérapeutique , juridique concernant les démarches qu ’ elle a eues et qu ’ elle a toujours à faire . Et il se trouve que cette femme argentine avait déjà subi le conflit en Argentine . Une fois rétablie , elle a souhaité s ’ investir dans l ’ organisation menée par l ’ association et prendre la parole . Finalement , la façon dont je vous en ai parlé , ce n ’ est absolument pas ce qu ’ elle dit , elle , de ce qu ’ il reste de l ’ événement .
Ce sont les symptômes physiques de séquelles . Elle a décidé de prendre la parole et d ’ aller s ’ exprimer auprès d ’ élèves . Ce n ’ était pas de ma responsabilité , c ’ était une collègue , professeur de lettres modernes , mise à disposition de l ’ association , qui tient des actions pédagogiques dans les lycées , avec différents objectifs , qui sont d ’ une part aider les personnes victimes de terrorisme à devenir des acteurs positifs et référente d ’ une citoyenneté , à structurer et diffuser un message référent , à offrir un outil de promotion de la citoyenneté et de sensibilisation vis-à-vis de la violence politique et du terrorisme , mais aussi impliquer les jeunes et à faire émerger des vocations , ambassadeur de la paix ou de la non-violence afin de contribuer à informer les esprits de demain .
C ’ était finalement une autre issue .
Dans un premier temps , un homme qui ne s ’ en remet pas , et de l ’ autre une femme qui veut se protéger et transmettre des valeurs républicaines , un message , à la suite de ce qui a pu la marquer au cours de sa trajectoire de vie . Voilà quels sont les accompagnements au sein de l ’ association .
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