ACTES FIAPA | Page 25

REMARQUES ET QUESTIONS :
MARIE CAURAND Psychologue au gérontologique de la ville d ’ Aulnay
Bonjour , je trouve votre témoignage extrêmement enrichissant puisque j ’ ai fait mes études à Nice . Et j ’ ai travaillé par la suite à l ’ hôpital Pasteur justement où les équipes étaient en état extrême de « burn out » de dépression .
J ’ ai travaillé un an après les attentats et on voyait les effets sur les équipes qui étaient considérables et pas forcément entendu , ou du moins , le dispositif n ’ était pas forcément adapté . On a essayé de mettre en place , avec mes collègues des groupes de bien-être , d ’ hypnose , de méditation . On est quand même assez en retard en France par rapport à d ’ autres pays , ne seraitce qu ’ au Canada , où il y a par exemple de la musique relaxante dans les salles d ’ attente des urgences , des choses comme ça . Je sais bien qu ’ il faut aussi derrière un financement , des dispositifs , des réflexions , en amont comme vous dites . Et je pense que ce qu ’ il est important de dire aussi c ’ est que chez les personnes âgées , ce psychotraumatisme , cet état de stress post-traumatique qu ’ on peut reconnaître par différents symptômes , mais qui ne se fait pas forcément au départ , est différent selon les personnes . On va avoir des capacités de résilience différentes . Il y en a qui vont pouvoir sublimer leur traumatisme au service d ’ associations . Et puis d ’ autre , il y aura tout un tas de symptômes d ’ hypervigilance , de cauchemars , de troubles du sommeil , ça va être terrible . on veut garder nos pauvres , on ne veut pas les partager .
C ’ est pareil avec nos psycho- traumatisés . On veut les garder . Je vise par-là les psychologues , l ’ institution en général . On va garder les psychotraumatisés pour ne pas les partager . Est-ce que c ’ est ce phénomène qui fait qu ’ on a exclu des psychologues en m ’ expliquant après qu ’ il y a certains psychologues qu ’ il ne faut surtout pas mettre dans la boucle d ’ un attentat , par exemple parce qu ’ ils ne sont pas bons et qu ’ ils vont aggraver les choses ? Je ne sais pas . Mais il y a vraiment une question à travailler entre vous : qui peut faire quoi ?
C ’ est tous les professionnels qui doivent être un petit peu sensibilisés à ces situations de drame . C ’ est ce que vous disiez monsieur VIGEE avec une personne par famille qui doit être formée aux gestes de premières urgences . J ’ ai mon fils qui habite au Japon où je vais souvent . Dès la maternelle , les enfants apprennent les premiers gestes à faire . Il y a une question dont je n ’ ai pas la réponse mais votre réponse est nécessaire : quel psychologue et comment accompagner ?
Ceux qui vont le mieux , à la limite , ce sont les équipes des pompiers ou les équipes du Samu qui se retrouvent après , dans n ’ importe quelle situation dramatique , pour pouvoir parler entre eux . On va toujours mieux que quand on gère tout seul notre problème .
Et les personnes âgées , moi je le vois beaucoup à l ’ entrée en institution en EHPAD , ont cet état de stress post-traumatique qui se déclenche suite à tous les autres traumatismes qui ont été assimilés plus ou moins . Je pense que travailler sur la prévention avec la collaboration des partenariats , comme vous le disiez , reste très difficile , en tout cas dans la commune d ’ Aulnay . Cette commune est face à un désert médical , que ce soit au niveau des médecins traitants , des spécialistes gériatres et au niveau aussi de l ’ hôpital .
JOELLE MARTINAUX
Tout d ’ abord , parler est indispensable . Je pense que quelle que soit la spécialité du psychologue il y a peut-être de meilleure personne à entendre que d ’ autres . Nous , on a eu des interrogations concernant tel psychologue parce qu ’ il n ’ est pas spécialisé . Je le dis vraiment sans tabou entre nous :
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