parce que ces personnes âgées ont pu être dans la solidarité d ’ accompagnement ou de reprise de l ’ éducation des petits-enfants . Par conséquent , il a fallu réorganiser parfois des changements topologiques de logements , de passer d ’ un studio à un quatre pièces par exemple pour permettre à toute la famille de vivre . Cela a été un gros travail et donc cela nécessite aussi un très gros réseau de partenaires . Ce dernier doit donc être connu à l ’ avance . Votre initiative aujourd ’ hui permet de se connaître , il faut que l ’ on sache ce que c ’ est les CCAS , il faut que l ’ on sache ce qu ’ est la FIAPA . Par des réseaux d ’ amis nationaux , j ’ ai eu le contact d ’ Alain KOSKAS . Je ne le connaissais pas . Je l ’ ai appelé et tout de suite j ’ ai senti une gentillesse . Il m ’ a dit qu ’ il viendrait tout de suite .
On ne se connaissait pas , je ne savais même pas quoi lui demander . J ’ avais besoin déjà de son soutien .
Il faut établir un réseau des secours , de santé . Il faut que tout le monde se connaisse et se fasse confiance . Ensuite le réseau des bénévoles , comme des retraités connaissant le métier , est indispensable . Comme cela , des solutions seront trouvées . Il faut que le lien entre les hôpitaux existe .
Vous parliez de veille aussi . Cela commence par le repérage , la connaissance des personnes âgées avant l ’ événement . Cela nous permet , au moment du drame , de pouvoir , pour ceux qui sont encore opérationnels , d ’ appeler les personnes pour les recenser , pour voir où elles en sont . Vous avez le registre des personnes isolées porté par chaque CCAS , c ’ est une obligation . C ’ est une des missions des CCAS . Il y a le registre des personnes âgées qui a été fait justement à cause du Plan Canicule , du Plan Grand Froid , qui nous permet à n ’ importe quel moment de pouvoir recenser et mobiliser éventuellement les renforts . Donc le registre vous l ’ avez , et ça doit vous permettre de les repérer .
En outre , je n ’ ai jamais vu autant de personnes âgées être « boosteuses ». Peut-être parce qu ’ elles ont connu pendant un certain temps des drames , des guerres . Mais elles ont une capacité à rebondir qui est absolument exemplaire . Et pour celles qui sont en forme , elles viennent secourir , accompagner . Cette solidarité existe de façon miraculeuse en période dramatique .
Pour synthétiser , le registre il existe et le psychotraumatisme est à définir et à expliquer encore aux uns et aux autres . La résilience ne se fait que si on parle et si on accepte de reconnaître auprès de la personne qui a été psycho-traumatisée qu ’ elle a souffert .
Ensuite , il faut mettre en place toutes les dispositions sur comment aider , et en amont , qu ’ on fasse ce plan . Ne pas oublier que trois ans après , des gens peuvent souffrir . J ’ ai eu aussi des personnes blessées , très blessées , qui disent que les premiers jours ils étaient traités comme des rois à l ’ hôpital et puis après , dire qu ’ ils étaient dans la file d ’ attente . Cela nous interpelle , nous les médecins , parce que celui qui a malheureusement un cancer ou qui est très gravement malade , doit se demander pourquoi une autre personne passe avant lui .
Ces personnes victimes d ’ attentats ont l ’ impression , qu ’ avec le temps , elles ne sont plus traitées avec l ’ attention qu ’ elles revendiquent . Enfin , il faut surtout que tous les acteurs se connaissent .
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